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en général, prennent bien de l’intérêt pour la langue française. » Napoléon est heureux de voir le français conquérir ainsi les enfants du peuple, les fils des maçons et des charpentiers. Il exclut des fonctions publiques ceux qui ne savent pas le français ; il exige qu’on s’exprime en français devant les tribunaux : non seulement le juge, mais le plaideur. On put l’accuser sans invraisemblance de vouloir imposer le français par la force, comme la conscription, à tous ses sujets, ceux de Florence, ceux de Hambourg.

Mais aussi, lorsque le ressort de sa domination fut brisé, avec quelle âpreté ne lui reprocha-t-on pas cette prétention ! Comme on eut soin de distinguer ce grief parmi tant d’autres ! Comme on fit entendre au vaincu que de toutes les tyrannies, la plus odieuse était désormais celle de l’esprit ! Comme on rappela « la haine, l’effroi, l’indignation » que son « despotisme littéraire » avait excités ! Lisons, par contraste, cette adresse publiée après Waterloo par « M. Steffens, professeur à l’Université de Breslau, et officier volontaire de l’armée de M. le maréchal de Blücher » : nous y trouverons la philosophie des événements. « Cette grande nation »,