Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vant le palais du roi Celée, qui régnait à Éleusis. Après avoir franchi un vaste perron, elle pénétra sous le péristyle et trouva en alarmes toute la maison du souverain. Le prince royal, enfant encore au berceau, était malade. Il souffrait d’une crise de dentition, je suppose. Il refusait la nourriture qu’on lui présentait, et fendait l’air de ses cris. La reine Métanira désirait se procurer une nourrice, et, voyant une femme d’apparence respectable monter les degrés du palais, elle se persuada que c’était la personne qu’il lui fallait en ce moment. Elle courut à la porte, avec le pauvre petit enfant dans ses bras, elle supplia l’étrangère d’en prendre soin, ou au moins de lui dire quel remède on pouvait apporter à son mal.

« Voulez-vous me confier tout à fait cet enfant ?

— Oui, avec plaisir, si vous voulez lui consacrer tout votre temps ; car, je le sais, vous avez été mère.

— Vous avez raison. Autrefois j’avais un enfant. Eh bien ! je servirai de nourrice à ce petit garçon, si languissant aujourd’hui. Mais faites bien attention, je vous en avertis, à ne vous point mêler du genre de traitement auquel je peux juger utile de le soumettre ; sans quoi, le pauvre petit sera victime de la folie de sa mère. »

Puis elle embrassa l’enfant, et il s’apaisa aussi-