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pâturages à des troupeaux de moutons, elle se trouva en face d’un personnage nommé Pan, assis au pied d’une roche escarpée, et modulant des airs sur un chalumeau de berger. Lui aussi avait des cornes, des oreilles velues et des pieds de bouc ; mais, comme c’était une ancienne connaissance de Cérès, il répondit à ses questions aussi poliment qu’il lui était possible et l’invita à se rafraîchir en goûtant un peu de lait et de miel contenus dans un vase de bois. Quant au sort de Proserpine, il ne savait rien et était aussi ignorant que le reste de ces êtres grossiers et sauvages.

La protectrice des champs poursuivit ainsi sa marche errante pendant neuf longs jours et neuf longues nuits, sans trouver la moindre trace de sa fille. Elle ramassait seulement çà et là quelques fleurs flétries qu’elle renfermait dans son sein, s’imaginant que par hasard elles avaient pu tomber des mains de sa pauvre enfant. Tout le jour elle voyageait par les ardeurs du soleil ; la nuit elle continuait avec constance ses recherches minutieuses à la lueur rougeâtre de sa torche, sans jamais s’asseoir ni prendre un instant de repos.

Le dixième jour, elle aperçut l’ouverture d’une caverne à l’entrée de laquelle régnait une sorte de crépuscule, bien que ce fût en plein midi. Une faible lumière, dans l’intérieur, y luttait contre les ténèbres, sans pouvoir éclairer le moins du monde