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mousse. Là, elle le faisait asseoir à côté d’elle, et lui parlait de son père. Elle lui disait qu’il se nommait Égée, que c’était un grand roi, qu’il régnait sur l’Attique et résidait à Athènes, fameuse entre toutes les cités du monde. L’enfant n’avait pas de plus vif plaisir que d’entendre ces récits, et demandait souvent à sa mère pourquoi l’illustre auteur de ses jours ne venait pas habiter avec eux à Trézène.

« Hélas ! mon cher fils, répondait Éthra en soupirant, le premier devoir d’un souverain est de veiller sur son peuple. Ses sujets lui tiennent lieu d’enfants, et il peut rarement consacrer quelques instants à sa famille, comme le font des parents ordinaires. Votre père ne quittera jamais son royaume pour venir voir son fils bien-aimé.

— Alors, chère mère, pourquoi n’irais-je pas moi-même visiter cette fameuse cité d’Athènes, et rappeler au roi Égée que je suis son fils ?

— Cela pourra se faire plus tard. Un peu de patience, et nous verrons. Vous n’êtes ni assez grand ni assez fort pour exécuter un tel projet.

— Et dans combien de temps serai-je assez fort ? demandait le jeune prince avec insistance.

— Vous n’êtes encore qu’un tout petit enfant, répliquait sa mère. Voyez si vous pouvez soulever le roc sur lequel vous êtes assis ? »

Plein de confiance dans ses propres forces, l’en-