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des yeux enflammés de rage et des crocs qui semblaient recéler le venin. Tandis que cette triple tête se tendait vers Pluton d’une façon si affectueuse, la queue-dragon se tordait, en montrant un instinct tout contraire, avec des attitudes de malice et de colère à défier toute description.

« Est-ce qu’il ne va pas me mordre ? demanda l’enfant épouvantée. Quelle vilaine créature !

— Oh ! ne craignez rien. Il ne fait jamais de mal à personne, à moins qu’on ne tente de pénétrer dans cet asile sans un ordre formel, ou qu’on n’essaye d’en sortir sans avoir obtenu mon autorisation. À bas, Cerbère, à bas ! À présent, ma gentille amie, nous continuerons notre route. »

Le char partit, et Pluton se sentit plus à l’aise en se retrouvant dans les limites de son empire. Il attira l’attention de sa jeune compagne sur les veines d’or qui sillonnaient çà et là les flancs des rochers, et lui fit remarquer différents endroits où un seul coup de pioche aurait pu faire jaillir un boisseau de diamants. Le long du chemin, étincelaient des pierres précieuses d’une valeur inestimable sur la terre ; mais qui, là, s’entassaient comme des objets les plus communs, et méritaient à peine qu’un mendiant se détournât pour les considérer.

Non loin de la première barrière, ils arrivèrent à un pont construit en fer : Pluton arrêta son char et