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trésors enfouis dans le sein de la terre. Les pierres les plus fines et les plus rares, les métaux les plus précieux m’appartiennent en toute propriété, sans compter le fer, le cuivre et les mines de charbon, qui me fournissent abondamment le feu dont j’ai besoin. Voyez la splendide couronne dont mon front est orné. Eh bien, c’est une bagatelle que je vous offre comme un jouet. Oh ! nous serons ensemble de bons amis, et vous me trouverez plus aimable que vous ne croyez, quand une fois nous serons à l’abri de cette éblouissante clarté du soleil.

— Laissez-moi m’en aller chez moi ! criait Proserpine. Laissez-moi m’en aller !

— Mon séjour est préférable à celui de votre mère, répliquait le ravisseur. C’est un palais d’or à fenêtres de cristal ; et, comme les rayons du soleil n’y pénètrent pas, les appartements sont éclairés par des lampes de diamant. Rien d’aussi magnifique que mon trône n’a jamais ébloui vos regards. Si vous voulez, vous pourrez vous y asseoir ; vous serez ma petite reine, et je me placerai à vos pieds sur un tabouret.

— Peu m’importent les palais et les trônes dorés, reprit la jeune fille en sanglotant. Ô ma mère, ma mère ! Reconduisez-moi à ma mère ! »

Mais le roi Pluton se contenta de pousser ses coursiers.

« Soyez plus raisonnable, Proserpine, ajouta-t-il