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LES
GRAINS DE GRENADE




Cérès avait pour sa fille Proserpine l’amour le plus tendre, et la laissait rarement aller seule dans les champs. Mais, précisément à l’époque où commence mon récit, la bonne dame était très occupée : elle avait à surveiller la récolte du blé, du maïs, du seigle et de l’orge, en un mot des grains de toute espèce produits par la terre. La saison se trouvant en retard cette année-là, il fallait hâter plus activement que jamais la maturité des moissons. À cet effet, elle ceignit sa tête d’une couronne d’épis et de coquelicots, de tout temps sa coiffure habituelle, et, montant dans son char tiré par deux dragons ailés, elle se disposait à partir.