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rites et les défauts du bout de mes doigts, comme il convient à un vieux conteur habitué à ce travail.

Il faut se rappeler que M. Bright avait bien voulu s’étayer de mon expérience littéraire pour me constituer l’éditeur du Livre des Merveilles. Comme il n’avait pas lieu de se plaindre de l’accueil fait à cet ouvrage érudit, il était disposé à me continuer la même confiance pour le présent volume, qu’il intitulait : Contes de Tanglewood. Non qu’il fût réellement nécessaire, ainsi qu’Eustache le donnait à entendre, que je lui servisse de patron auprès du public, car son nom commençait à être connu assez avantageusement dans la sphère des lettres ; mais nos relations avaient été acceptées avec une haute bienveillance ; et il n’entrait nullement dans son esprit, selon l’habitude de la plupart des auteurs, de repousser l’échelle qui lui avait servi à s’élever. Mon jeune ami, enfin, souhaitait que la fraîche verdure de sa réputation naissante couvrît mes rameaux presque dénudés. Ainsi ai-je fait parfois moi-même en cherchant à étaler les sarments vigoureux d’une vigne chargée de grappes dorées sur les treillis et les poteaux vermoulus de mon berceau rustique. Je ne fus pas insensible à ses flatteuses propositions, et je lui donnai avec