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bouche et dans ses narines, pour paralyser en lui les organes de la respiration. Il fut impossible à ces derniers d’exécuter le mouvement ordonné. Le souffle de l’ennemi était si violent, qu’à mesure qu’ils approchaient de son nez, des ouragans semblaient se déchaîner, et les renversaient les uns sur les autres dans une confusion extrême. On fut donc obligé d’imaginer un autre plan d’attaque. Les chefs se réunirent en conseil et commandèrent à leurs troupes de ramasser des morceaux de bois, de la paille, des herbes sèches, toute espèce de matières combustibles, et de les amonceler autour de la tête d’Hercule.

Comme plusieurs milliers de soldats employèrent leur activité à cette tâche, ils parvinrent à rassembler en tas plusieurs boisseaux de débris faciles à brûler, et en composèrent une élévation dont le sommet se trouvait exactement de niveau avec la face de leur victime. Cependant les archers se tenaient à la portée convenable, avec ordre de tirer sur Hercule au moment où il commencerait à remuer. Tous les préparatifs ainsi combinés, une torche fut approchée de l’immense bûcher, et aussitôt les flammes environnèrent l’étranger : l’incendie était suffisant pour le consumer, s’il eût consenti à demeurer immobile. Un Pygmée, vous le savez, malgré sa petitesse, peut aussi bien embraser le monde que le plus formidable géant. C’était certainement le moyen le