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sacramentels. Mais deux ou trois Pygmées vénérables et pleins de sagacité, expérimentés dans les affaires politiques, furent d’opinion que les hostilités étant déjà entamées, le droit et la loyauté permettaient d’attaquer l’ennemi par surprise. En outre, une fois réveillé et remis sur ses pieds, Hercule pouvait leur causer des pertes considérables, avant d’être renversé par le choc de leurs bataillons. Ces sages conseillers ne manquèrent pas de faire observer que la massue était réellement énorme, et qu’en tombant sur le crâne d’Antée elle avait produit un retentissement pareil à celui de la foudre. En conséquence, les braves patriotes résolurent de mettre de côté tout scrupule de délicatesse et d’assaillir leur adversaire sans autre formalité.

Tous les hommes de la nation en état de porter les armes se levèrent donc en masse et marchèrent hardiment contre Hercule. Celui-ci, plongé dans un calme sommeil, rêvait peu à l’attaque dont il était menacé. Un corps de vingt mille archers formait l’avant-garde, tenant en main leurs arcs tout bandés, avec les flèches posées sur les cordes et prêtes à partir. Un nombre égal de guerriers avaient ordre de grimper sur l’ennemi, les uns armés de sabres pour lui crever les yeux, les autres chargés de balles de foin, ou d’objets recueillis de tous côtés et destinés à être introduits violemment dans sa