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effet de l’imagination du roi Midas, à travers laquelle tous les objets se teignaient de sa couleur favorite ? était-ce une autre cause ? toujours est-il qu’il ne put s’empêcher de croire que le sourire de l’étranger rayonnait d’un éclat métallique. Ce qu’il y avait de certain, c’est que, malgré l’interception de la lumière extérieure par la présence de l’inconnu, les trésors amoncelés devant lui resplendissaient d’un éclat tout nouveau, dont les angles les plus obscurs de la pièce se trouvèrent éclairés, et qui provenait du sourire et du regard de l’étranger, d’où s’échappaient des étincelles et des flammes.

Midas, certain d’avoir tourné la clef dans la serrure, et convaincu de l’impossibilité d’entrer dans sa retraite par la violence, en conclut nécessairement que son visiteur était plus qu’un mortel. Il importe peu de vous dire quel était ce personnage mystérieux. Dans ce temps où la terre était encore voisine de son enfance, on pensait que des êtres doués d’un pouvoir surnaturel venaient souvent y séjourner pour prendre part aux joies et aux chagrins des hommes, dans un but moitié folâtre, moitié sérieux. Une rencontre de cette nature n’était pas nouvelle pour le roi Midas, et il n’était pas fâché de se retrouver en face de l’un de ces êtres supérieurs qu’il avait déjà vus. L’inconnu, à vrai dire, avait un air si bienveillant,