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étaient jeunes et belles, et avaient chacune deux yeux excessivement brillants, dont elles dirigèrent du côté de Persée les regards pleins de douceur et de bonté. Elles semblaient connaître Vif-Argent : car, aussitôt qu’il leur eut conté l’entreprise de Persée, elles ne firent aucune difficulté de lui remettre les objets merveilleux qui leur étaient confiés. D’abord, elles apportèrent un petit sac de peau de daim, orné de broderies étranges, lui recommandèrent d’en avoir le plus grand soin et d’avoir confiance au pouvoir de ce talisman : c’était, la besace magique. Ensuite les Nymphes exhibèrent une paire de sandales garnies au talon d’une couple de jolies petites ailes.

« Mets-les à tes pieds, dit Vif-Argent ; tu vas te sentir aussi léger que tu peux le désirer pour le reste du voyage. »

Persée posa l’une des sandales à côté de lui pour s’attacher l’autre bien vite ; mais, pendant qu’il mettait la première, la seconde sandale ouvrit ses ailes, se mit à voltiger, et aurait probablement disparu, si Vif-Argent, d’un bond, ne l’eût heureusement rattrapée.

« Il faut faire plus attention, dit-il en la remettant à Persée ; les oiseaux s’épouvanteraient dans les airs, s’ils y voyaient une sandale volante. »

Lorsque notre héros eut revêtu ces merveilleuses chaussures, il se crut un instant trop léger pour