le pêcheur ; je suppose que tu ne serais pas fâché de m’en témoigner ta reconnaissance.
— Votre Majesté n’a qu’à commander, répondit Persée ; je suis prêt à risquer ma vie pour lui en donner la preuve.
— Eh, bien ! alors, poursuivit le roi avec un sourire de plus en plus malicieux, j’ai une petite expédition à te proposer ; et, comme tu es un jeune homme courageux et entreprenant, ce sera pour toi une excellente occasion de te distinguer. Tu sauras que je pense à me marier à la belle princesse Hippodamie. Il est d’usage, dans une telle circonstance, de faire à sa fiancée un présent d’une rareté singulière et d’une élégance recherchée. J’ai été d’abord, je l’avoue sans honte, un peu embarrassé pour deviner ce qui pouvait plaire à une princesse d’un goût aussi délicat. Mais je me flatte d’avoir découvert, ce matin même, l’objet qui m’est nécessaire.
— Et puis-je avoir l’honneur d’aider Votre Majesté à se procurer cet objet ? s’écria Persée avec empressement.
— Tu le peux, si tu es aussi brave que je le crois, répliqua le roi Polydecte en prenant un air des plus gracieux. Le présent que je tiens à offrir à la belle Hippodamie, c’est la tête de la Gorgone Méduse, avec sa chevelure de serpents ; je compte sur toi, mon cher Persée, pour me la procurer ; et,