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celle où il aperçut enfin l’immense figure d’Atlas qui s’avançait comme un nuage glissant à l’horizon. En approchant, le colosse étendit la main, dans laquelle Hercule put distinguer trois magnifiques pommes d’or, aussi grosses que des citrouilles, et toutes trois attachées à la branche.

« Je suis bien aise de vous revoir, s’écria-t-il quand son messager fut à portée de l’entendre. Il vous a donc été possible de vous procurer les pommes d’or ?

— Certainement, et je vous assure que j’ai choisi les plus belles. Oh ! quel endroit magnifique que le jardin des Hespérides ! Et le dragon aux cent têtes ! c’est une chose qui mérite d’être vue. Ma foi ! je regrette franchement, que vous n’y soyez pas allé.

— N’importe, reprit Hercule. Ç’a été pour vous une promenade agréable, et vous avez réussi tout aussi bien que j’aurais pu réussir moi-même. Je vous remercie cordialement du service. Maintenant, comme mon pays est très loin d’ici et que je suis assez pressé, car le roi mon cousin attend les pommes d’or avec une grande impatience, voulez-vous avoir, la bonté de me décharger les épaules ?

— Quant à cela, dit Atlas en jetant les trois fruits en l’air à une hauteur de six ou sept lieues et en les rattrapant les uns après les autres, quant à cela, mon bon ami, je vous trouve un peu singulier. Ne porterai-je pas cette bagatelle au roi, votre cousin,