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monde ! C’est moi qui soutiens le ciel sur ma tête.

— Je le vois bien, répondit Hercule ; mais pouvez-vous m’enseigner la route qui mène au jardin des Hespérides ?

— Que voulez-vous y faire ?

— Je veux y cueillir trois pommes d’or pour le roi mon cousin.

— Il n’y a que moi qui puisse aller au jardin des Hespérides et cueillir les pommes d’or. Si ce n’était cette petite besogne de supporter le ciel, je ferais une demi-douzaine d’enjambées à travers la mer, et je vous les procurerais.

— Vous êtes bien bon et je vous remercie ; mais ne pouvez-vous pas déposer votre fardeau sur une montagne ?

— Aucune d’elles n’est assez élevée, dit Atlas en secouant la tête ; mais, en vous tenant sur le sommet de celle qui est la plus voisine de moi, votre front serait à peu près de niveau avec le mien. Vous me faites l’effet d’un gaillard passablement robuste et que diriez-vous si je vous proposais de prendre ce fardeau sur vos épaules, pendant que j’irais faire votre commission ? »

Hercule, ainsi que vous vous le rappelez, était un homme d’une force extraordinaire ; et, si l’on pouvait rencontrer quelque mortel capable d’un tel effort, assurément c’était lui. Néanmoins cette œuvre