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Géryon, l’homme aux six jambes, qui cheminait tout seul.

Six jambes et un corps gigantesque ! Oh ! mon Dieu, quel monstre étrange cela devait être, et surtout quelle consommation de chaussures !

L’étranger, ayant terminé l’énumération de ses exploits, regarda son auditoire attentif.

« Peut-être avez-vous quelquefois entendu parler de moi ? ajouta-t-il avec modestie. Je m’appelle Hercule !

— Nous l’avions deviné, s’écria d’une seule voix l’élégante assemblée, car votre réputation est répandue dans le monde entier. Nous ne nous, étonnons plus maintenant que vous entrepreniez d’aller à la recherche du jardin des Hespérides. Venez, mes sœurs, et déposons nos couronnes sur la tête du héros. »

Elles couvrirent de guirlandes ce front majestueux et ces puissantes épaules, de manière que sa peau de lion disparut entièrement. Elles s’emparèrent de sa pesante massue, et l’entourèrent des plantes les plus rares et les plus parfumées, jusqu’à cacher complètement l’écorce de l’arme gigantesque. C’était comme une immense pyramide de fleurs. Puis elles se prirent par la main et dansèrent en rond autour de lui, chantant des mots dont l’ensemble prit un rhythme poétique, et forma un chœur harmonieux en l’honneur du glorieux Hercule.