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pas de mal à essayer ; oh ! non, assurément. Épiméthée lui-même ne me blâmerait certainement pas. Je n’ai pas besoin d’ouvrir ce coffre, et je ne devrais pas le faire sans le consentement de ce pauvre garçon, quand même le nœud serait débrouillé. »

Il aurait beaucoup mieux valu pour Pandore qu’elle n’eût pas été désœuvrée, et qu’elle eût n’importe quoi pour fixer son attention, de manière à ne pas être si constamment préoccupée du même désir. Mais les enfants menaient une vie tellement facile, avant qu’aucun des maux ne fit irruption dans le monde, qu’il leur restait beaucoup de loisirs. Ils ne pouvaient pas constamment jouer à cache-cache parmi les buissons fleuris, ni à bien d’autres jeux inventés déjà à cette époque où la Terre, notre mère commune, était encore dans l’enfance. Quand la vie n’est qu’un jeu, c’est le travail qui devient un véritable plaisir. Il n’y avait absolument rien à faire. Épousseter la chambre, cueillir les fleurs nouvelles (elles n’étaient que trop abondantes), les arranger dans des vases, voilà tout, je le suppose, et pour la pauvre Pandore la besogne était finie. Pour surcroît de malheur, la boîte se trouvait toujours là !

Bref, je ne suis pas bien sûr que cet objet ne lui apportât pas une sorte de bonheur : il lui inspirait tant de pensées diverses chaque fois qu’elle n’avait