cheveux bruns qui retombaient sur ses épaules avaient perdu leur souplesse et leur couleur. Son corps gracieux s’était roidi, métallisé sous les lèvres de son père. Oh ! malheur et désolation ! Victime de la passion insatiable de Midas pour les richesses, Marie n’était plus qu’une statue d’or !
Ses yeux fixes avaient encore leur regard inquiet et suppliant ; une expression d’amour, de douleur et de pitié, restait empreinte sur son visage immobile, et c’était à la fois la vue la plus douce et la plus déchirante que l’on pût contempler : tous les traits de Marie-d’Or, dans leurs moindres détails, jusqu’à cette délicieuse petite fossette marquée dans son joli menton. Mais plus la ressemblance était frappante, plus le désespoir du père, était navrant à la vue de cette image d’or, reste unique, hélas ! de la pauvre Marie. Toutes les fois qu’il voulait exprimer sa tendresse paternelle, Midas avait coutume de dire que sa fille valait son pesant d’or. Cette phrase était désormais d’une vérité absolue ; et le malheureux père reconnaissait enfin, mais trop tard, combien un cœur tendre et affectueux a plus de valeur que toutes les richesses de la terre !
Je craindrais de vous offrir un tableau trop pénible, si je vous décrivais comment Midas, pleinement exaucé dans tous ses désirs, se mit à se tordre les mains et à se lamenter, ne pouvant ni supporter la vue de sa fille ni détourner d’elle son regard ; il