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L’AMOUR DU BEAU



Un homme d’un certain âge, donnant le bras à une charmante jeune fille, cheminait un soir dans une rue de Boston. Il s’avançait au milieu d’une obscurité presque complète, lorsqu’ils entrèrent tout à coup dans une zone de lumière que projetait la fenêtre d’une boutique encore éclairée. À cette fenêtre étaient appendues une grande quantité de montres, de similor ou d’argent pour la plupart, car il s’en trouvait à peine deux ou trois dont la boîte fût en or. Toutes avaient le cadran tourné du côté de la boutique, comme si elles eussent eu de la répugnance à donner l’heure aux passants. Derrière le vitrage travaillait un jeune homme dont le pâle visage s’inclinait, absorbé dans la contemplation de quelque mécanisme sur lequel était concentré le foyer lumineux d’une lampe à réflecteur.

— Que diable peut donc faire Owen Warland ? murmura