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LE TRÉSOR

une clef rouillée à laquelle était attaché une étiquette de bois portant les initiales P. G., et qui semblait avoir été oubliée dans une crevasse du mur ; une autre découverte non moins singulière, fut celle d’une bouteille de vin dans un vieux four dont l’entrée avait été murée. Pierre n’avait pas besoin de ce cordial pour ranimer ses forces ; cependant il serra le précieux liquide pour le boire au succès de son entreprise. Il ramassa aussi plusieurs gros sous qui s’étaient perdus dans les fentes du parquet, et la moitié d’une pièce de douze sous, coupée par le milieu, probablement quelque gage d’amour ; puis des pièces espagnoles et une médaille commémorative du couronnement de Georges III. Mais le coffre fantastique échappait toujours aux mains avides de notre héros.

Nous ne le suivrons pas dans sa persévérante destruction, qu’il suffise de savoir qu’il acheva en moins d’un hiver une œuvre que le temps avait à peine ébauchée en un siècle ; tout était démoli à l’intérieur, à l’exception de la cuisine. On eût dit un monstrueux fromage évidé par un rongeur quelconque, de manière à ce qu’il n’en restât plus que la croûte. Pierre avait été le rongeur.

Ce que Pierre avait démoli, Tabita l’avait brûlé, et la maison s’était réellement dissipée en fumée, sans métaphore aucune. On avait atteint le dernier jour de ce laborieux hiver, et la cuisine seule restait à explorer. C’était une triste et lugubre soirée ; une bourrasque de neige s’était abattue sur la ville quelques heures auparavant, et les flocons tourbillonnant au vent fouettaient encore avec violence la vieille masure, comme si les éléments déchaînés eussent voulu mettre la dernière main à l’œuvre de Pierre Goldth-