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III

Les premiers chalands.


Miss Hepzibah Pyncheon, assise dans le grand fauteuil de chêne et la figure cachée dans les mains, s’abandonnait à cette espèce de découragement — que la plupart de nous connaissent si bien, — où le cœur semble s’effondrer, où les ailes de l’espérance elle-même semblent tout à coup faites de plomb, au début d’une entreprise en même temps très-chanceuse et très-importante. Le tintement d’une clochette, — vif, aigu, irrégulier, — la fit se redresser soudainement. La noble damoiselle se leva, pâle comme un fantôme, au premier chant du coq ; n’était-elle pas en effet un esprit soumis ? et n’était-ce point là le talisman auquel son obéissance était due ? Pour parler avec moins d’emphase, cette clochette fixée à la porte du magasin, l’était de manière à ce qu’un ressort d’acier la fît vibrer pour avertir à l’intérieur, toutes les fois qu’un