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mener, après avoir fait admettre ses revendications territoriales. Tout au plus, alors, serait-elle bonne pour son intendant. D’ailleurs, en cas de succès, il projetait de retourner en Angleterre ; et, pour dire vrai, jamais il n’aurait quitté ce séjour de prédilection, si sa propre fortune, aussi bien que celle de sa défunte femme, n’avait subi récemment d’assez rudes atteintes. Les terres de l’État une fois redevenues son domaine, M. Pyncheon, dont les propriétés se mesureraient désormais non par acres, mais par milles, pourrait demander à la couronne de les ériger en comté-pairie. Lord Pyncheon ! Ou bien encore, le comte de Waldo ! Comment un patricien de cet ordre astreindrait-il sa grandeur à tenir dans l’étroite enceinte de Sept Pignons en bois de charpente ?

Bref, les choses envisagées de haut, M. Pyncheon trouva les conditions du charpentier si plaisamment modestes, qu’il put à peine se tenir de lui rire au nez. Et en même temps, il avait honte, conformément aux réflexions indiquées ci-dessus, de marchander le moins du monde sur l’insignifiante récompense demandée en échange d’un service si considérable.

« Je consens, Maule, à tout ce que vous exigez, s’écria-t-il. Procurez-moi le document indispensable pour établir mes droits ; et la Maison aux Sept Pignons deviendra immédiatement votre propriété ! »

Cette histoire a plusieurs versions. Suivant quelques-unes, il y eut un contrat régulier, dressé par un avocat, et signé, scellé, en présence de témoins. D’autres disent que Matthew Maule se contenta d’une reconnaissance sous seing privé, par laquelle M. Pyncheon engageait son honneur et sa bonne renommée à