Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Son fauteuil étant profond et garni de moelleux coussins, Clifford s’endormit finalement. Lorsqu’elle entendit son souffle devenir plus régulier, — certaine dès lors que le sommeil l’avait gagné tout à fait, — Hepzibah saisit l’occasion d’étudier son visage avec plus de soin qu’elle n’avait osé le faire encore. Une douleur, une pitié profondes lui arrachèrent un gémissement qu’on entendit à peine, mais dans lequel son cœur s’était, pour ainsi dire, exhalé. En contemplant ainsi cette figure altérée, vieillie, flétrie, à moitié détruite, elle se laissait aller, certes, à une curiosité bien inoffensive ; mais à peine l’eut-elle satisfaite que sa conscience la lui reprocha comme un manque de respect, et après avoir laissé retomber le rideau sur la fenêtre par où le soleil entrait librement, Hepzibah s’éloigna d’un pas rapide pour laisser reposer son cher Clifford.