Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

travail ! Mon dernier coup de houe a tranché la tige d’une fève… Bonne nuit, miss Phœbé Pyncheon !… Si par quelque belle matinée, vous vouliez mettre dans vos cheveux un de ces boutons de rose, et venir me trouver dans mon atelier de Central-street, je choisirai le plus pur rayon de soleil pour reproduire l’image de la fleur et de celle qui en sera parée. »

Il se dirigea vers son pignon solitaire, mais, arrivé sur la porte, il tourna la tête pour crier à Phœbé d’un ton moitié riant et moitié sérieux :

« Gardez-vous de boire à la source de Maule !… Gardez-vous d’y boire ou d’y tremper votre front.

— La source de Maule ? répondit Phœbé… Serait-ce par hasard cette eau entourée de pierres moussues ?… Je n’ai jamais songé à m’y désaltérer… Mais pourquoi cette recommandation ?

— Oh ! répondit le photographe, parce qu’elle est enchantée, ni plus ni moins que la tasse de thé d’une vieille dame ! »

Il disparut, et Phœbé, s’attardant un moment encore, vit luire dans une chambre du pavillon qu’il habitait, d’abord la lueur vacillante d’une bougie, puis les fixes et tranquilles rayons d’une lampe nocturne. En revanche, quand elle rentra chez Hepzibah, elle trouva sous le plafond bas du salon des ténèbres que ses yeux ne pouvaient percer. Tout au plus se rendait-elle compte que, sur un des fauteuils à dossiers droits un peu à l’écart de la fenêtre, la grande et maigre demoiselle était assise, et que son pâle profil à peine entrevu était tourné vers un angle de la pièce.

« Allumerai-je une lampe ? demanda-t-elle.

— Comme vous voudrez, chère enfant, répondit