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animal, et, — si pareilles choses eussent été de notre temps, — elle l’aurait volontiers soupçonné de se livrer dans sa chambre solitaire à l’étude de la nécromancie.

« Mais, chère cousine, disait Phœbé, puisque le jeune homme est si dangereux, pourquoi l’autoriser à rester chez vous ?… En ne supposant rien de pis, il peut mettre le feu à la maison !

— Je me suis bien demandé quelquefois, répondit Hepzibah, si je ne devais pas lui donner congé. Mais en dépit de toutes ses excentricités, il est si paisible et s’empare si bien de l’esprit des gens, que sans avoir du goût pour lui (je ne le connais pas assez pour cela), il me serait pénible de ne plus le voir… Quand une femme vit dans une solitude comme la mienne, les moindres relations lui deviennent précieuses.

— Mais si M. Holgrave méconnaît la loi ?… remontra Phœbé, dont une des qualités essentielles était l’amour de la règle.

— Oh ! dit négligemment Hepzibah (si formaliste qu’elle fût, l’expérience de la vie l’avait bien souvent révoltée contre les prescriptions humaines), je suppose qu’il s’est fait une loi particulière. »