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de bourgeons verts
et mes larmes sourdes et tenaces
sont prises en moi,
 source merveilleuse qui chemine
 et s’en va
 sous la terre

s’épuiser au long des larmes stériles
de l’amour,
sous la lune grise
qui annonce la belle saison,
 les mains enlacées
 les lents et balancés
 retours à la maison
 — la nuit —
au matin l’aubépinier entier s’était fleuri,
et contre moi
comme une bête,
comme un ange terrassé
j’étrangle ma joie d’hier
neuve, insolente
et dont j’aimerais mourir

 Ô solitude
magnifique et suprême
que ton dur visage
 se mesure bien à mon regard,
 face à face comme toujours,
 mon âme nue se déploie
 au silence des larmes.

Toute ma jeunesse me tire cependant
m’entraîne,
 dans l’incroyable
foule humaine