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nonxuciz wr LA ·roscAN1z AU xm' ET AU x1v° sxiscu: 79 jeu compliqué des petits esprits — spiriti, spiritelli —— qui s’agitent en lui, qui vont et viennent, qui lui parlent et lui inspirent tel sentiment ou lui dictent telle résolution. L’analyse psychologique atteint par ce moyen une grande finesse, mais tombe dans des artifices conventionnels qui deviendraient vite fatigants, si ces poetes n’avaient su mettre dans lcurs vers une signification morale précise, avec une note tres personnelle. Guido Cavalcanti pourrait étre considéré comme le chef de ces poétes florentins, si Dante n’avait éclipsé tous ses rivaux. Né vers 1259, mort en 1300, Guido a une physionomie fort particuliére, que Boccace a leste- ment dessinée dans une de ses nouvelles (v1, 9) : ami de la réverie solitaire, plongé dans des méditations dont le peuple soupconnait qu’elles visaient a prouver que Dieu n’existe pas, Guido n’opp0sait aux railleries du vulgaire que l'ironie et le dédain des ames supérieures. Ce poéte philosophe, que Dante appelait le premier de ses amis, a résumé en une canzone célébre (Donna mi prega) la doctrine de la nouvclle école : il y recherche ou l’amour a son séjour, quels en sont le mobile, la vertu, la puis- sance, l’essence et les divers mouvements; il se demancle pourquoi, étant si_ terrible, l'amour plait cependant, et s’il peut se manifester aux yeux du corps. ,Enl`ermer dans les soixante-quinze vers d’une canzone un traité philo- sophique de cette naturc était un tour de force, ou se révélaient dcja la nature altiére de Guido et son mépris des développements faciles. Sa canzone est inséparable de celle de G. Guinizelli, qu’elle compléte et précise; niais c’est une oeuvre aride, obscure, qui a besuin de longs commeutaires. Les qualités plus aimables du poéte apparaissent duns ses sonnets, et surtout dans ses bal- ludes, dont quelques-unes aflectcnt la l`orme et le tour