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76 Lirrxinsruax inuxzuuiz la peste de 1348, précéde de peu la composition du Décaméron. Mais, bien loin d’étre Ie trait d’union entre Dante et Boccace, cet écrivain est le représentant sévere des idées ascétiques du xm° siécle; c’est un attardé, que I’on voudrait faire figurer parnii les précurseurs, en par- ticulier h cause de l’influence qu’exerga sur Iui la litté— rature provengale. Nous le trouvons en qualité de notaire a Bologne en 1294, puis a Florence de 1297 E1 1303; il séjourna en Provence et en France de 1309 a 1313, et acheva sa vie a Florence. C’est en Provence qu’il composa pour la plus grande partie son muvre principale, iD0cu· menti d’Am0re, c’est-a-dire les enseignements de l’Amour, — l’Amour étant considéré comme source de vertu, comme le dispensateur de toute science. Le livre de Francesco de Barberino est donc un pesant traité de morale, agre- menté d’alIégories, et complété par un volumineux com- nientaire en latin, fort important pour l’histoire de la poésie italienne primitive, surtout dans ses rapports avec la littérature provengale. L’autre ouvrage du méme poéte, Del reggimem!0 e costumi di donna, en vers mélés de prose, est un recueil de préceptes minutieux it l’usage des f`emmes : tous les devoirs, grands et petits, dont elles ont E1 s’acquitter dans les diverses circonstances de leur vie, du haut en bas de l’échelle sociale, y sont méthodique- n1ent énumérés et, comme témoin des muaurs pclies dans la Florence du xm° siécle, ce Iivre est un document pré— cieux. L’intérét en est accru par les nouvelles, en prose, que l°auteur y a intercalées a titre dlexenxples; quelqucs- unes sont d’une naiveté fort agréable. L’allégox·ie occupe encore une place innportaute dans cette oeuvre singuliere; car le poete ne prend la plume que sur les instances de 44 Madonna n, en qui semble personnifiée Yintelligence universelle, comme dans la dame cliantée par Dino Com-