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7b LI'I"TéRATURE ITALIENNE Ovide il s°en échappe, et se voue at une piété rigoureuse. Au moment ou, parvenu au sommet du mont Olympe, Brunetto se prépare ii écouter les lecons du sage Ptolémée, le poéme est brusquement interrompu. Certes l’illusion f`ut grande de croire qu’une pareille fiction ajouterait quelque intérét a des enseignements de ce genre; le poéte s’y montre fort inférieur au savant. Mais si l’u:uvre est aujourd’hui peu lisible, elle n’en a pas moins son importance dans l'histoire de la poésie italienne avant Dante •• La meme prolixité, la méme disproportion dans les épisodes, mais avec plus d’harmonie dans les vers et d`éclat dans les descriptions, se retrouvent dans un poéme en 309 strophes de neufvers, intitulé l’[nteZZigenza, ‘ attribué in Dino Compagni. Le poéte s’éprend d’une noble dame, douée de toutes les perfections et revétue des plus somptueuses parures; c’est l’lntelligence : elle se tient devant le trone de Dieu, d’ou elle répand son influence bienfaisante sur le monde entier. Dino décrit rninutieu- sement le fastueux palais qu’elle habite, et les peintures, les sculptures qu’il y voit lui fournissent l’occasion de raconter l'histoire de Paris et d’Héléne, de Didon et d’}'£née, puis celle de César, celle d’Alexandre, sans oublier quelques héros de la Table Ronde. Cette digrcssion, empruntée at des sources frangaises, remplit prés des deux tiers du poéme, et n°ajoute rien in sa signilication allégo- rique. L’auteur a d’ailleurs pris soin d’expliquer celle-ci avec une complaisance qui, dans certains détails, va jusqu’i¤ Yenfantillage. De méme il a décrit en quaraute· trois strophes les vertus magiques des soixante pierres précieuses qui 0rnent le diadéme de sa dame. On voit par la que cette poésie savante est encore singuliércment inuladroite.