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72 LITTIZRATURE ITALIBNNB taines pages de son livre, scenes dont il a été témoin, portraits de personnages qu’il, a vus a l’<1:uvre, sont jus- tement célébres; il n’est pas un lecteur qui, en fermant le livre, ne conserve une vision plus nette, une intelligence plus précise de ce que furent les discordes des Floren- tins, de 1300 at 1302. Peu importe que la chronologic de cet historien laisse parfois a désirer: nul n’a mieux rendu que lui la psychologie d’une époque et d’un peuple. Au reste, Dino Compagni lui-méme peut étre considéré comme un parfait représentant de cette bour- geoisie florentine, aisée, active, pieuse, instruite et con- fiante dans son bon droit, at laquelle appartint aussi Dante. III Tandis que la prose reflétait avec réalisme les divers aspects, joyeux ou tragiques, de la vie de Florence, la poésie tendait a s’élever au-dessus des préoccupations et des contingences d’ici-bas, pour planer dans les régions sereines de la science et de la sagesse. L’allégorie, alors f`ort en honneur dans la littérature francaise, et con- sacrée par le succés du Roman de la Rose, devenait le langage favori des poétes pour traduire les grandcs vérités qu’ils voulaient vulgariscr. Car il est bon dlob- server que cette poésie savante, nllégorique et didacti- que, ne f`ut pns aussi étrangere qu`on le pourrait croire, in toute inspiration démocratique; elle ne s°adressait pas, tant s’en {aut, aux seuls érudits, mais bien, comme le Novellino, in ceux qui ne possédaient pan la science et qui désiraient l’acquérir. Cette intention est particuliérement sensible dans le T esoretto de Brunetto Latini.