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rnonmvce ET LA roscsmz AU xm° ET AU x1v° sriacne 69 Mais il y a plus : les nouvelles dérivant de la tradition populaire, celles ou sont conservées des anecdotes f`ami· liéres, empruntées ai la vie de tous les jours, révelent déja chez l’auteur cet esprit d’observation, cette disposition at la raillerie, co sens du ridicule, ce mépris des sots et cctte admiration pour les g€llS avisés, plus malins que scrupuleux, qui seront, uu demi—siécle plus tard, les caractéristiques essentielles des contes de Boccace, quant ai la conception morale de la vie. Pour la forme, il en va autrement : l’auteur du Novellino manque d’art; il ne sait pas peindre; sa narration est souvent incolore et sa phrase a le souffle court. Mais cette concision et cette simplicité maladroite, cette sécheresse, pour l’appeler par son nom, sont parfois fort expressives; si le dessin est peu appuyé, il acependant de la netteté; le rédacteur ignore l’art de préparer et de développer une situation comique, mais il a de l’esprit, et trouve souvent le mot juste, le tour plaisant. En d’autres termes, si l’on ne peut vanter son style, on doit admirer sa langue, qui est alerte, savoureuse, pittoresque; et c’est en eH`et ce mérite qui a longtemps fait la réputation du Novellino, ct lui a valu ce sous·titre : Libra di belparlar gentile. Avec le conte, c’est la chronique qui ouvre at l’activité des prosateurs le champ le plus vaste et le plus nou- veau. Les crises politiques qui se déroulaient ai Flo- rence, les intéréts considérables qui étaient en jeu, les passions qui s’y déchainaient, ne pouvaient manquer de trouver des historiens; mais au lieu de lettrés s’appli- quant ai composer en beau latin de froides narrations iniitées de Tite-Live, ce sont des écrivains improvisés, sortis des rangs du peuple, dont ils parlent la langue et partagent les idées, qui nous racoutent les événements uuxquels ils ont purfois été directemellt mélés. Par