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rnonnucn nr LA Toscnun AU xu1° m AU x1v° snfzcuz as tions tres particulieres de ln société niédiévale. 'l`out au contraire, c’est au milieu de ces luttes chaque jour renouvelées que l’individualité du Florentin s°est défini- tivement formée. Car ces libres citoyens ne prenaient les armes que pour la défense de leurs propres intéréts : intéréts de la commune contre les communes voisines; intéréts de leur parti contre le parti opposé; intéréts per- sonnels contre leurs ennemis et leurs rivaux. Non seule- ment le Florentin dut s’accoutumer ainsi de bonne heure a distinguer sansiillusions le but qu’il voulait atteindre, at juger ses adversaires, eta discerner les moyens les plus surs pour les abattre; mais il déploya sans cesse toutes ses énergies, en vue d’assurer at sa personnalité le déve- loppement le plus complet, les satisfactions les plus variées, et la plus absolue liberté. Aussi vit-on les insti- tutions politiques de Florence évoluer dans un sens de plus en plus démocratique : la fin du xu1’ siecle marque le triomphe du parti populaire sur les derniers restes de l’aristocratie féodale; les ¢< fuorusciti » gibelins soutenus par Arezzo sont écrasés at Campaldino (1289), et Giano della Bella fait adopter en 1293 la loi célébre, connue sous le nom de Ordinamenti di giustizia, en vertu de laquelle les nobles étaient at tout jamais exclus des fonc- tions publiques. A ce moment, Florence atteint un degré de prospérité matérielle unique en Italie. Elle en est redevable at son commerce, A ses industries de la laine et de la soie, et particulierement at la banque, dont les Florentins se font une spécialité dans toute l’Europe occidentale. lls y réa- lisent des fortunes considérables, et cette richcsse a pour conséquence l’introduction du luxe dans une société jadis plus rude et plus austere. Dante s’est fait l’écho des craintes qu’inspiraient at des moralistes chagrins les