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son horizon familier. Or la liberté llorentine date du milieu du xu° siecle environ : la comtesse Mathilde en mourant (1115) avait légué ses possessions au Saint-Siege; Florence dépendit donc nominalement des papes. Mais les empereurs revendiqnaient aussi certsins droits sur le margraviat de ’l`o`scane, et aumilieu des luttes confuses, sans eesse renouvelées, du sacerdoce et de l’empire, l’ltalie se trouva souvent dans un état d’anarchie à peu pres complete : les Florentins en profiterent pour organiser chez eux un régime autonome, au service duquel ils dépenserent une grande adresse politique, prenant de jour e11 jour plus uettement conscience de leurs besoins, de leurs droits et de leur force.

Il est vrai que la commune de Florence, ii peine constituée, fut déchirée par des divisions intestines ou semblait devoir s’épuiser sa vitalité. Dans le courant du xiu° siecle, les révolutions se succedent presque sans interruption; la ville est constamment bouleversée par des préparatifs de guerre contre Pistoie, Pise, Sienne ou Arezzo, par des soulevements populaires, ou par des rencontres de gens armés qui vident leurs querelles sur les places et dans les carre{`ours : un jour, tout un quartier est en feu; le lendemain, le sang coule dans les rues. Une moitié des citoyens riches et influents est exilée; ces rr {`uorusciti » n’ont naturellement qu’une pensée, rentrer a Florence pour en chssser l’autre moitié, et ils y réussissent in tour de role.

Il nous semble que cette instabilité, que ces convulsions incessautes et ces discordes eiviles auraient dx) nuire au développement progressif de ln puissanee et de la prospérité de Florence. Mais c’ost la une des nombreuses illusions auxquelles nous sommes exposéh, lorsque nous jugeons avec nos idées modernes les condi-