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CHAPITRE IV


FLORENCE ET LA TOSCANE À LA FIN DU XIIIe SIÈCLE

ET AU DÉBUT DU XIVe


Ce qui avait fait défaut aux efforts dispersés des poètes et des prosateurs italiens, jusqu’aux dernières années du xiiie siècle, c’était, avec un centre commun, la conscience nette des moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but vaguement aperçu : créer une littérature en langue vulgaire capable de s’imposer à toute la péninsule. Pendant quelque temps, certaines cours princières de la région vénitienne, particulièrement dans la marche de Trévise, semblèrent en état de prendre la direction du mouvement littéraire ; mais seule la poésie chevaleresque y prospérait, et bientôt Florence éclipsa tout autre foyer de civilisation en Italie.

Florence n’avait joué qu’un rôle fort effacé, presque nul, dans les origines de la langue et de la littérature vulgaire ; elle prend tout à coup une éclatante revanche à partir de 1280 environ. La vallée de l’Arno, au point où la montagne de Fiesole fait face aux collines ondulées