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58 L1r1·1§nA·runE innirmxs été contemporains des événements qu’ils racontent; il taut signaler 21 cet égard une belle description de la bataille de Montaperti (1260), due a la plume d’un Sien- nois. Malheureusement ces divers morceaux nous sont parvenus suit incorporés dans des muvres plus récentes, soit rajeunis quant e la forme par quelquecopiste posté- rieur, et cela n°est pas sans leur oter beaucoup de leur intérét comme monuments de la prose italienne a ses débuts. Un grand nombre de contes, de récits histori- ques, légendaires ou romanesques — sur Troie, sur Rome et sur Fiesole — remontent sans aucun doute qu xm' siecle‘; mais l’impersonnalité de ces narrations a permis aux copistes, qui se les sont successivement trans- mises, d’en altérer peu it peu la forme; aussi ces textes, tels que nous les possédons, peuvent-ils it peine étre tenus pour des spécimens authentiques de la prose pri- mitive. Le caraotere de l’auteur, ses idées, et surtout sa con- ception tres particuliere du style, sont au contraire l`ort reconnaissables dans les lettres de Guittone d`Arezzo. Quelques-unes paraissent de peu postérieures a 1260; c’est dire qu’il n’existe guere de monument plus aneien de la prose italienne. Le contenu de ces lettres — exhor- tations et consolations chrétiennes — est a peu pres le méme que celui de ses poésies morales et religieuses; une seule, la plus importante, est adressée aux Floren- tins, et roule sur la situation de cette ville apres les revers du parti guelfe. Le style de ces épitres est fort eurieux, mais ne surprend pas quand on conuait les vers de Guit- tone 2 c’est le méme mélange d’éléments italiens, pro- 1. Dante, en nn passage du Paradia (ch. xv), fait dire A son trisntenl Cacciuguida que le passe-temps favori des femmes, tout en fileut, étail de raconter ces histoiree du temps passe.