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so u1··rBaA·rumi irnnxuwx plume de Jacopo da Lentini; c°cst la cnfin que, pour la premiere f`ois, la langue italienne s’est vraimcnt élevée a la dignité d’idiome poétique. Car l’écolc sicilienne n’est ainsi nommée, Dante a pris soin de nous le dire, que er parce qu`un grand monarque avait placé son trone en Sicile »; mais elle n`a pas plus emprunté sa langue que son inspiration aux populations de l°ile. Cortes, beaucoup de Siciliens figurent parmi ces vieux poetes; mais ces magistrats, ces uotaires, ces officiers impériaux étaient des hommes pourvus d’une haute culture, qui avaient étudié pour la plupart a Bologne, qui avaient voyagé, séjourné en divcrses parties de la péninsule, et leur horizon s’éte11dait bien au delii de leur province. D’ailleurs l’Italie contiuentals était bril- lamment représentée parmi aux : la Calabre et la Pouille par un Folco Rull`0, par un Giacomino ct un Ruggieri Pugliese, la Campanie par Pier della Vigna de Capoue, par Rinaldo et Jacopo d`Aquino, la Tos- cane par Arrigo Testa d’Arezzo et Jaeopo Mostacci de Pise, Génes par Percivalle Doria, et la vallée du Po par un Paganino cla Serezano. Du eoncoursxle tous ces Italiens, d’origine fort diverse, mais uuis dans un méme amour pour la poésie, uourris de lettres latines et de er gaie science » provenqale, est sorti le premier essai de langue poétique. Si timide et si maladroit qu’ait été cet essai, si mélée d’éléments hétérogenes mal fondus que s0it cette langue, si conventiounelle et si vide que scmblc cette poésis, il y faut pourtant reeonnaitre quelque chose de plus qu’un patois : c’est déjin de l’italien. ll n`est que juste d’ajoutcr que, it travers la froideur compassée et la psychologie factice des poétes siciliens, on découvre ca ct la quelques traces d’inspiration sin- cere, certains traits pleins de naturel, des expressions