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L’INSPIRATION popunmn AU xu1° sxncua 41 crit conservé aVenise, et contenant une rédaction cyclique de plusieurs chansons de geste, avec certaines modifica- tions importantes, constitue un document du plus haut intérét : on y voit se préciser les transformations que subissait, en s’acclimatant en Italie, le contenu de nos vieux p•mes; en méme temps la langue francaise, pri- mitivement employée, s’altérait de la facon la plus curieuse : le compilateur, évidemmeut un jongleur, un << cantastorie » dépourvu d’instruction, avait la préten-, tion d’écrire en francais; mais les désinences et les expres— sions de son patois se pressaient malgré lui sous sa plume, et il en est résulté un assemblage barbare, difficile a définir. Les poemes d’inspiration morale, didactique et acces·· soirement satirique, ont un caractére tout diiférent. Beaucoup sont auonymes, comme certain recueil de traits mordants contre les femmes, ou se reflete avec crudité la tradition médiévale qui représentait la femme comme le plus sur auxiliaire de Satan pour damner les hommes; mais nous connaissons aussi quelques·-uns de ces vieux poétes, dont la personnalité n’est pas indiiférente. Le plus ancien parait avoir été Girard Pateg, de Crémone, qui vivait dans la premiere moitié du xm' siecle; on a conservé de lui une sorte de paraphrase des Proverbes de Salomon, qu’il composn en un style rude et dépourvu de toute prétention artistique, car, dit·-il, il ne la desti- nait pas aux lettrés, qui n’en ont pas besoin, mais bien a la foule des ignorauts. Uguccione da Lodi s’adressait au meme public, vers le milieu du siécle, dans un livre prolixe ou il fest clforcé de démoutrer au peuple la nécessite de renoncer aux joies mondaines, pour trouver la route du ciel. Le Milanais Pietro da Barsegape, dans unlong poéme, terminé avant 1274, développe, sous une