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to LlTTélATURE ¤TALuzNNB aux adieux déchirants du Christ en croix et de sa mere, et la se trouvent des accents d’une naiveté touchante : ee Mere, pourquoi es-tu venue? Mere, pourquoi gémis-tu? -— Mon Els blanc et rose, mon enfant qui n’as pas ton pareil, mon Els, pourquoi m’as—tu quittée? » Ces dialogues, dont la trame est tirée tres directe- ment.des récits évangéliques, constituent les premiers essais de drame en langue vulgaire; ils procedent visi- blement de_s drames liturgiques latins que l’on représen- tait in l’église, a l’occasion des grandes fetes. L’innovation des poetes ombriens fut de soustraire ces dialogues aux cérémonies ol`Ecielles du culte, de les traiter d’une faqon plus populaire et plus indépendante, surtout dans l’expres· sion des sentiments, oh leur lyrisme se donne librement carriere. Une mise en scene rudimentaire nccompagnait la récitation de ces courtes scenes, et ce fut l’origine dlun théétre sacré, qui devait donner naissance au Mystere Horentin du xv' siecle : la Sacra rappreserv tazione. Ill La Lombardie et la région vénitienne virent naitre a leur tour, nu xm' siecle, une abondante littérature popu- laire, ou plutot destinée au peuple, mais composée par des écrivains dont quelques-uns possédaient une instruc- tion tres supérieure in celle des simples jongleurs. ll faut en premier lieu rappeler ici les rédactions de l’épopée franco-italienne dont la langue, encore toute pénétrée d’éléments francais, fait une part de plus en plus large nux formes et aux locutions italiennes, ou pour mieux dire vénitiennes. A cet égard, un célebre manus-