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576 Lrrrénnunm ITALIENNE pleine de talent, qui constituait une tres heureuse réussite, mais ne devait pas se renouveler. Il fallut 5,811 rendre compte en présence des autres essais de Chia- relli: l’un marquait un retour non dissimulé au drame bourgeois, agrémenté d’un raisonneur cynique (Chimere, 1920), l’autre versait dans la pure bouffonnerie (Marie degli umantz`, 1919) : Yheureux équilibre de ces deux éléments, caractéristiques du u grottesco », ne s’est plus renouvelé ; Yartifice était trop évident(Fu0c}zi d’artifZci0, 1923). Parmi les émules de Chiarelli, Luigi Antonelli (né en 1882) s’oricnta vers le fantastique (L’u0m0 che izzcontrb sé stesso, 1918; L’z's0la delle scimmie, 1922); Enrico Cavacchioli (né en 1885), poussé par ses ten- dances futuristes, poursuivit la destruction du théatre bourgeois en faisant ressortir le mensonge et l’hyp0- crisie qui constituent Yatmosphere ou s’agitent des personnages conventionnels. Pour cela, il prend des situations vingt fois traitées au théatre, par exeniple dans I’Uccell0 diparudiso (1920), et y méle un raisonneur d’un nouveau genre, << Lui », qui s’exprime ainsi sur son propre compte : << Je pense, mais je n’existe pas; c’est vous qui me donnez une voix, des vétements, une apparence humaine... » L’originalité ainsi recherchée dans une abstraction at prétentions philosophiques, aboutit at un mécanisme purement extérieur, parfaite- ment étranger at ce fond d’humanité, sans lequel aucun théatre ne saurait vivre. Pour cette raison méme, il est injuste, 001111118 on le fait trop souvent, de rattacher au mouvemcnt dit u grottesco » des drames comme ceux de M.-F. Martini (p. 572). Ceux—ci mettent bien en relief certaines contradictions entre la fiction et la vie réelle, mais avec une émotion qui jaillit des sentiments élémen- taires, éternels du cceur humain, sans le perpétuel