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qui sont des fausses notes. Le héros de sa trilogie « le Fils de l’homme », Pietruccio, est un personnage fort sympathique, surtout dans les pages consacrées à son enfance (Il Poslo nel momlo, 1921), et chacune des autres parties renferme des épisodes d’un charme réel (Il destino in pugno, 1923 ; La rocca sull’omld, 1927). Mais pourquoi faut-il que, pour réaliser toute son ascension et affirmer sa maitrise de soi, Pietruccio passe par une série d’aventures amoureuses dont plusieurs au moins sont inutiles ? Il en est de gracieuses et de poétiques (la petite cantatrice du Destino) ; mais la Slave Fatale de la Rocca est d’une banalité qui fait peu d’honneur au caractere du héros, pas plus d’ailleurs qu’a l'invention du romancier. Celui-ci, avec des dons tres heureux, semble avoir abusé de sa facilité. -—— Déjà mentionné comme poete (p. 516), Giuseppe Lippurini a aussi composé quelques romans, et surtout des nouvelles ou s’affirme une réelle habileté et un style tres agréable (L’osteria delle tre gore. 1911 ; Le fantasie della giovane Aurora, 1921). Son plus récent recueil de contes (Racwnti di Cutigliano, 1930), sont une fort adroite imitation d’un genre dont les Veglie di Neri (voir p. 516) restent le I modele, dans une note plus moderne pourtant, et avec une peinture attachante de l’Apennin tuscan, entre Pistoia et l’Abetone, décor déja évoqué en d’autres récits du méme auteur.

La personnalité la plus retentissante et la plus remarquée de la littérature italienne des dix années qui ont précédé la guerre, et encore de la période actuelle, est le florentin Giovanni Papini, né en 1881, physionomie tres particuliere, tres riche, turbulente et excessive, comme un torrent débordé. Cet enfant du peuple a trouvé au fond de sa nature une soif dévorante de lec-