LE Mouvmmmv Lrwréniran ma 1915 A 1930 5:29 sur lesquelles avaient compté les plus ardents inter- ' ventistes: ni les clauses des traités de paix, ni la paix in- térieure; la paix sociale, le bien-étre matériclet la pros- périté économique; ne venaient couronnerl’hér0isme de la nation. L’idée se répandit et s’enracina dans les esprits que l’Italie était victime d’une grande injustice. Pour ne parler ici que du mouvement littéraire, il faut tenir compte d’autres causes de malaise qui faisaient aspirer confusément la jeunesse italiennea un élargisse- ment de son activité intellectuelle, a un renouveau de ses forces créatrices. Elle était lasse du vérisme et du positivisme : lasse de la majesté clussique et, pour ainsi dire, officielle de Carducci, lasse du style acadéinique, de la littérature universitaire, etdes influences étrangé- res, plus lasse encore s’il se peut de l’ << insincérité » reprochée 51 d’Annunzio, du clinquant de sa somptueuse rhétorique et de ses attitudes de << surhomme » ; lesimi— tatcurs de tout ce qui était le plus contestable duns su brillante production avaient fini par le discréditer lui- meme. Suivant le mot qui fut appliqué alors a tant d’muvres et a tant d’hommes, distingués et brillants par eux—mén1es, G. d’Annunzio était u dépassé » (superaw), c’est—£1-dire qu’on voulaitentendre autre chose. La géné- ration qui montait u dépassait » ainsi,'£1 grande vitesse, tous ses devanciers et ses maitres. Elle aspiraita une libération, sans etre en mesure de dire exactement de quoi elle désirait se libérer; chucun voulait que sa per- sonnalité, ou sa fantaisie, put se manifesterdans Ia plus complete liberté. G’est de cotta recherche trépidnnte dc la nouveautéa tout prix, et d’une liberté sans limites, qu’est né le Futu- risme, dont les premiers manifestes furent lancés en 1909 par F. M. Marinetti, aujourd’hui`membre de l’Acudémie LITTEKAIFEJKI I'I`Al•IBNNI¤
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