Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/545

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’Italie. A la suite de B. Spaventa, il a remis en honneur la pensée, longtemps incomprise et oubliée, de G. B. Vico (p. 344 et suiv.), de qui il a exposé la philosophie dans un ouvrage particulier (1911); il a repris a sa théorie de la poésie considérée comme expression nécessaire et primitive »; il a repris la théorie romantique et idéaliste de l’a1·t considéré comme catégorie et moment essentiel de la vie de l’esprit; il a suivi enfin l’exemple de F. de Sanctis, par une critique qui s’attache aux seules valeurs esthétiques, séparant le bon du moins bon, cherchant a retracer le travail de formation d’ou a jailli l’oeuvre d’art, et a indiquer les éléments spirituels d’un genre di{I`érent, c’est-i1—dire étrangers il l’art, qui ont contribué à fausser le développement normal de l’inspiration ‘. » Par les articles qu’il a consacrés, dans la Critica, à faire l’application de sa méthode aux œuvres des écrivains italiens de la seconde moitié du XlXe siècle 2, puis a quelques grands classiques —— Dante, l’Arioste — et ia d’illustres étrangers — Goethe, Shakespeare, Corneillea — B. Croce a réalisé, peut-on dire, une révolution dans la critique italienne, dont il se plait il relever la grande supériorité sur celle de nations moins philosophiques. Il est certain que ce puissant esprit a mis en circulation, en dépit de ses opposants, un certain nombre d’idées, qui sont aujourd’hui adoptées a peu près unanimement. Son influence s’exerce même sur ceux qui se piquent de lui résister.

D’autre part, il est fort remarquable que plusieurs, et

1 G. Pellini, I.: lettere italiane del nostro secolo, Milan, 1929, p. 17-48

2. Articles réunis en quatre volumes intitulés: La letteralura della nuava Italia, 1914-1915.

3. La Poesia di Dante, 1990 ; —~ Goethe, 1919 ; — Aroisto, Shakespeare, Corneille, 1990.