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80 LITTIEKATURE ruuimmz VI Le peuple ccpendant, dans les diverses région d’Ita1lie, parlait, depuis des siécles, une langue qui lui apparte- nait en propre. Bien avant la chute do l’empire romain, un fossé pro- fond s’était creusé entre la langue écrite et cello dans laquelle e’exprimaient non seulement les illettrés, mais encore les personnes cultivécs dans leurs relations quoti- diennes et familiéres; ce fossé n’avait fait que s’élargir de jour en jour. Le latin populaire, ou vulgaire, variait naturellement suivant la condition de oeux qui s`en ser- vaient, et suivant la région ou on le parlait. A coté de certaines altérations, qui s’observent uniformément dans toute l’étendue du domaine roman —- telles sont les prin- cipales simplilications de la morphologie et cle la syntaxe, ... il en est d’autres qui sont particuliéres a telle ou telle province : la prononciation latine d’un Gaulois ou d`un Espagnol diH`érait nécessairement de celle d’un Etrusque, d’un Osque ou d`un Sicilien. En outre l’intrusion de mots nouveaux dans le vocabulaire était cn proportion directe du contact des populations latines, ou latinisécs, avec des éléments étrangers, peuplades germaniques pour la plupart — Wisigoths, Lombards, Ostrogotlis, Francs, —— et, dans certaines régions, Slaves ou Arabes Ainsi se sont formés peu at peu, de l°emb0uchure du Tage nux Carpathes, de la Méditerranée a la Manclne, des mil- liers de patois, i tous issus de la meme langue, mais d’autant plus éloignés du type primitif qu’ils étaient parlés plus loin de Rome, leur source commune. Parmi ces patois, quelqucs-uns seulement ont eu la fortune de s’élever a la dignité de langues nationnles et littéraires,