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GIAGOMO LLOPARDI 48% traités, tels qu’une histoire de l’astroncmie écrite ii quinze ans, et un Essai sur les erreurs pnpulzzhes des anciens (1816). Il ne l`aut pas oublier ses traductious de ,Fronton et de Denys d’Halicarnasse en prose, des idylles de Moschus (1815) et de la Balrachomyomachie, en vers, plus celle dlun Irma a Neltuno (1816), dont il prétendit avoir retrouvé le texte, en méme temps que celui de deux odes anacréontiques qu’il publia en grec — le tout de sa Fagan. En d’autres temps et dans des condi- tions plus favorables, Leopardi serait devenu un grand philologue. Ses essais, en particulier sur certains écri- vains grecs de la décadence, conservent une réelle valeur, ct portent témoignage de l’extraordiuaire maturité intel- lectuelle de cet adolescent. Mais les sept années durant lesquelles, de son propre aveu, il se livra at un travail re f`ou_et désespéré », arrétérent d’une fagon irrémédiable son développement physique, au moment ou sa constitu- tion, naturellement clébile, aurait eu besoin de se forti- fier : sa vue baissa; sa colonne vertébrale dévia, et son épuisement nerveux commenga at provoquer des troubles qui s’aggravérent d’année en année. Des médecins, qui ne craignent pas de formuler un diagnostic at quelque soixante ans de distance, n'ont pas hésité a baptiser son mal une neurasthénie cérébro-spinale. Le fait est que vers vingt ans il se sentait vieux, diH`orme, objet de risée ou de pitié, usé sans avoir vécu, aveo un esprit critique trop développé et une sensibilité exaspérée. Les angoisses morales ne lui furent pas plus'épargnées que les tortures physiques : il prit en haine le piétisme étroit des siens; il a écrit que u la famille était une chose dont il entendait parler, mais qu’il ne connaissait pas ». D’ailleurs Recanati était, ee de l’aveu méme de ses habi- rants, le village lc plus ignorant et le plus mort des