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4% L1TT1iRATURE ITALIENNE peut que, dans le detail de sa theorie, se soient glissécs quelques exagérations, et que pratiquement, dans sa revi- sion des Fiancés, il ait fait preuve de plus de modératiou; le résultat incontestable de ses travaux de linguistiquc n’en fut pas moins d’assurer pour la seconde fois, et par des moyens tout nouveaux, le triomphe de la langue de Florence. Trois siecles plus tot, Bembo avait impcsé in l’Italie le flox entin, mais celui des livres, celui de Pétrarquc et de Boccace; Manzoni lmposait, avec les tempéramcnts necessaires, celui qui resonne avec une propriété si savoureuse sur les levres des vivants. Plus que par des considerations philologiques, il avait été conduit a cette theorie féconde par ses preoccupatious nationales, par le besoin d`affirmer l’unité de la langue comprise et écrite, sinon encore parlée, par tous les peuples de la pénin- sule, et par l’espoir, peut-étre chimerique, que le flo- rentin triompherait de toutes les resistances, comme le parisien s’est fait, depuis longtemps, accepter de toute la France. Parmi ses ouvrages philosophiques, il faut citer un traité sur la Morale Cattolica, réfutation courtoise d’une appreciation de l`hist0rien genevois Sismondi, que Man- zoni jugeait peu equitable; publie des 1819, cet ouvrage reparut en 1855, avec quelques modifications et addi- tions. Sous l`influence du plus grand philosophe italien du X1X° siccle, le Trentin Antonio Rosmini (1797-1855), auquel le lia une sincere et durable amitié, il composa un dialogue DeZl’invenzi0ne (1850), qui devait étre suivi d-e deux autres, déjh concus, sur le Plaisir et sur l’Unité des idées; ces traités restérent ai l’état de projets. Aux écrits d°un caractére moral et politique, plutot qu’histo- rique, appartient encore un Saggiv comparativo sulla Ifévoluzione fhancese del 1789 e la Rivoluzione italiana