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mz 1>uov1zm;Ai. mv ITALIE AU xm' sxizcu: as Dans la poésie politique, déjk cultivee par maint troubadour de Provence, les Italiens semblent avoir fait preuve d’une originalité un peu plus marquée, au moins duns quelques pieces demeurées célebres : de B. Zorzi on a conservé un vigoureux plaidoyer en faveur de sa patrie attaquée par B. Calvo; Sordel, selon toute vrai- semblance, doit le relief puissant que Dante a donné A sa physionomie, at une sorte de complainte ou il déplore la mort d’un de ses protecteurs, intitulée Planh dc Bla- catz, et qui est une impitoyable satire des principaux monarques d’Europe : Blacatz est mort; avec lui toute vertu a disparu de la terre; mais il est un moyen de reudre un peu d’énergie et d’honneur aux laches qui gouvernentle monde: que l’on arrache le cmur de Blacatz de sa poitrine, et que l’on en fasse manger a tous ceux qui ont besoin de cette péture substantielle! Et Sordel les convie un at un, en les désignant par leurs noms, et sans leur ménager les reproches, a ce festin d’un nou- veau genre. Tel est le motif de cette piece empreinte d’une rudesse apre et hardie, dont l’eH`et ne manque pas de grandeur. La poésie provencale ne pouvait étre cultivée long- temps par les Italiens: il y avait la quelque chose de trop artificiel. Son influence n’aurait méme pas eu de len- demain, si, dans la région la plus éloignée de la Pro- vence, en Sicile, l’empereur Frédéric II n’avait créé le foyer de vie scientifique et littéraire le plus actif que l’on eut vu en ltalie depuis des siecles. C’est la que, pour la premiere fois, l’art des troubadours allait étre imité dans une langue que déja l’on peut qualifier d’ita- lienne.