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ua nomaxrnsmc nr Amssaxnno mawzom 429 dans sa premiere rédaction l’auteur avait appclé << Conte del Sagrato » — peut-étre un Visconti dans la réalité, — appelé at représenter ces natures généreuses, mais vio- lcntes ct mal dirigées, sujettes at des retours subits, qui étonnérent leur siécle par la hardiesse de leurs crimes, et par l’éclat de lcurs conversions. ll nc [aut pas oublicr sceur Gertrude, dans l’histoire Virginia de Leyva, la mauvaise religicuse dont le cloitre n’a {`ait qu’exaspérer les instincts pervers en les voilant d’hypocrisie. Ses aventures étaient beaucoup plus dévcloppées dans la rédaction primitive du roman, et il {`aut attribuer at des scrupules artistiques autant que moraux Vallégement que, sur ce point, Manzoni a fait subir at son ceuvre. Car les Fiancés ont passé par plusicurs formes avant d’arriver at l’état ou nous les lisons. Si pour quelques- uns le génie n’est qu’une longue patience, pour Manzoni le secret du talent était la réflexion : <¢ Pensarci su », telle fut sa devise, et toutes ses oeuvres portent la trace de ce lent travail de méditation et de correction, grace auquel il approcha autant qu’il est possible dc la perfec- tion. Les morceaux inédits des Fiancés publiés récem- ment (1905) jettent une vive lumicre sur la premiere phase de l’élaboration du roman. Mais on savait depuis longtemps at quelles corrections sévéres Manzoni avait soumis son style. A ce point de vue, il était peu satisfait cle son oeuvre telle qu’elle parut en 1825-1827. Un séjour qu’il fit a Florence, précisément en 1827, le convainquit de la nécessité de se livrcr at une étude approfondie du vocabulaire et de la syntaxe, étude fondée sur une con- naissance plus solide de l’usage toscan. ll entreprit donc, selon sa pittoresque expression, de <( rincer ses {`rusques dans les eaux de l’Arno », et du long ell`ort que lui couta cette minutieuse revision sortit l°éditi0n définitive, de