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L,lTALlE NAPOLIEONIENNE 389 G. C. Passcroni (voir p. 368) en avait publié sept v0- lumes; un peu plustard, deux Toscans firent apprécier dans ce genre des qualités estimables de forme, Lorenzo Pignotti (1739-1812) plus mordant, et Luigi Fiacchi, connu sous le nom de Clasio (1754-1825), plus moraliste. La connaissance des littératures étrangéres, en se généralisant de jour en jour, ouvrait aux poétes italiens de nouvelles sources d’inspiration. Tandis que A. Bertola s’attachait a répaudre le gout de la poésie allemande (voir p. 350), et traduisait les idylles de Gessner, dont il composait l`éloge, Melchiorre Cesarotti (1730-1808), de Padoue, versifiait avec un succés immense les prétendus poémes d’Ossian (1763-1772). L’influence exercée par cette adaptation célébre, non sur les idées, mais sur l’imagination, la sensibilité et le gout des écrivains ita- liens, ne saurait étre exagérée : Alfieri déclarait qu”il lui devait beaucoup pour la formation de son style tragique. Grand admirateur de Bonaparte dés 1797, Cesarotti composa en son honneur la Pronea a l’extréme fin de sa vie, ce qui ne l`empécha pas, en 1803, de célébrer par ordre les Autrichiens. Cette versatilité politique fut un caractére assez général en ce temps. Outre le pseudo-Ossian, divers auteurs anglais mirent a la mode en Italie une inspiration mélancolique et sombre; ce furent surtout Edward Young, avec ses Nigh! Thoughts (1744); Thomas Gray, Hervey, Blair et quelques autres. On vit alors paraitre les Notti Romane, en prose, d’Alessandrd Verri, publiées en 1792 et en 1804 : sous forme de visions nocturnes, le frére cadet de Pietro Verri, traducteur d’l1a/nlet et d’Othello, y développe des considérations d’ordre politique et religieux sur les des- tinées de Rome, cn un style dont l`emphase rebute aujourd’hui le lccteur lo plus déterminé. Vers le méme