Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/404

Cette page n’a pas encore été corrigée

ssh LITTIEJRATURB xranmxms de son esprit et de son ccrzur. Et que dire de ce fanatique de liberté, fuyant devant la révolution en compagnie d’une reine sans royaume, aupres de laquelle il jouait un role difficile a définir, obligés l’un et l’autre de dissi- muler leur identitéP En 1792, Alfieri s’était réfugié a Florence avec sa compagne; il ne devait plus s`en éloigner jusqu’a sa mort (1803), que pour aller se tapir dans une villa des environs lors du passage des troupes frangaises : cet incident désagréable lui causa d’ailleurs plus de frayeur que de mal. Toujours possédé de la passion dc s’instruire, le poéte occupa sa précoce vieillesse a des traductions d’auteurs anciens, et se mit a l’étude du grec. Il s’essaya aussi dans la comédie : quatre pieces politiques et allégo- riques, ou sont décrites les diverses formes de gouver- nement, l’Un0, i Poc/zi, i Troppi, Z’Antid0to, sont plus bizarres qu’intéressantes; deux comédies de mueurs, la Finestrina et il Divorzio, cette derniere portant sur les mmurs matrimoniales du xvm° siécle, contiennent quelques scenes plus heureuses. Mais l’cBuvre capitale, a laquelle il travailla jusqu’a ses derniers jours, est le récit de sa vie. Si l’on en excepte celle de B. Cellini, la littérature italienne ne posséde pas d’autobiographie plus attachante, et il n’existe peut-étre pas de livre plus capable de {`aqonner le caractére de lajeunesse, en mettant furtement en relief tout ce que l’on peut obtenir a force de travail et d’énergie. Il importe peu a cet égard que la sincérité d’Al£ieri souléve certaines observations, et qu’il s’y soit peint tel qu’il aspirait at étre et non tel qu`il fut : sa figure s°y dresse supcrbe de Eerté dans une attitude inoubliable. Il a négligé, dans son récit, tout ce qui n`est pas lui; une seule chose l’intéresse : l’irrésistible volonté grace in laquclle l'ignorunt, le débauché qu’il avait été