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LA LITTIQRATURB moans xr Nnnouam 881 n`aj0ute pas E1 l’ell`et d’une scéne l°n1l`aiblit. Aussi cha- cune des revisions auxquelles il soumettait ses tragédies avait-elle pour résultat de les abréger : il les trouvait ainsi plus pleines. Cette recherche obstinée de la force, de la sobriété, du raccourci, dans la conduite de l’action et dans le dialogue, fut l`orgueil d’Alfieri: telle de ses tragédies, comme Filévpo, fut versifiée -—— pour ne rien dire des rédactions en prose -—- E1 quatre reprises de 1776 il 1781, puis notablement remaniée, C’€St—El-dlI‘8 'toujours réduite, quatre {`ois encore, de 1782 E1 1789 L’inconvénient de cette méthode était d’obliger le poéte E1 tenir simultanément trop d’muvres sur le métier: pendant la seule année 1781 —— et ce ne fut pas une exception -—— il at acheva de reversifier Polynice, reprit Antigone, Wrginie, puis l`un aprés l’autre Agamemnon, Oreste, les Pnzzi, Don Garzia, Timoléon qui n’avait pas encore été mis en vers, enfin le rebelle Philzppc ». VoilE1 de quelle maniére Alfieri travailla presque constamment pendant les quatorze années au cours desquelles il com- posa ses dix-neuf tragédies. On comprend des lors que la monotonie souvent reprochée E1 son théatre, et reconnue par lui-meme, ne résulte pas seulement de l’uni- formité du plan qu`il suivait : les situations, les carac- téres, le style oil`rent, d’une piece E1 l’autre, des ressem- blances trop naturelles. Faute d`avoir vécu tour E1 to11r, et exclusivement, chacune de ses tragédies, Allieri n’a pu leur donner une physionomie bien trancliée, qui eut correspondu E1 un moment déterminé de son développe- ment intellectuel : que l’on pense au Corneille du Cid, de Polyeucte, de Nicoméde, au Racine de Britannicus, de P/aédrc, d’Alhalie. Les tragédies d°Alfieri se confondent et se superposent dans le» souvenir du lecteur, comme elles se sont superposées et confondues dans l’élabora—·